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Économie transfrontalière

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Économie transfrontalière

Dans ce premier dossier consacré à l'économie transfrontalière, nous mettons en lumière les évolutions récentes dans le domaine des investissements des entreprises et de la main-d'œuvre transfrontalière. De plus en plus d'entreprises de Flandre-Occidentale investissent en effet dans le nord de la France. Cette tendance est favorisée par un climat entrepreneurial plus favorable et par la disponibilité accrue de terrains dans la région frontalière française. Parallèlement, on constate une baisse du nombre de travailleurs frontaliers Français qui viennent travailler en Flandre-Occidentale. Néanmoins, la main-d'œuvre frontalière reste un aspect important de l'économie régionale, et des initiatives sont prises pour promouvoir l'emploi transfrontalier.

Les entreprises belges investissent en France

Les entreprises belges de l'industrie de la pomme de terre investissent massivement dans le nord de la France. De grands acteurs tels qu'Agristo et Clarebout y construisent de nouvelles usines de grande envergure. Ils sont attirés par l'espace disponible, la main-d'œuvre et les emplacements stratégiques tels que Dunkerque. Cette vague d'investissements crée de nombreux emplois et de nouvelles implantations dans la région des Hauts-de-France.

Pourquoi les entreprises françaises investissent-elles en Belgique ?

  • Sa situation centrale
  • Son économie ouverte
  • Sa main-d'œuvre hautement qualifiée
  • Son marché européen central
  • Son climat favorable aux affaires

Pourquoi les entreprises belges investissent-elles dans le Nord de la France ?

  • La disponibilité de l'espace et des terrains
  • Un climat favorable aux affaires
  • Le marché du travail dans le nord de la France est perçu comme moins tendu qu'en Flandre-Occidentale
  • La situation stratégique du nord de la France, à proximité de la frontière belge
  • Le nord de la France connaît un renouveau industriel, en particulier la région de Dunkerque
  • Le marché français, plus vaste, avec 67 millions de clients

Les employeurs flamands s'inquiètent

Attirées par l'espace et les salaires plus bas, les entreprises flamandes – qui ne délocalisent pas mais investissent davantage – voient certainement les avantages de leur région voisine. Mais en Flandre-Occidentale, la VOKA voit cette évolution économique avec des sentiments mitigés.

Les entreprises flamandes ont déjà créé 1 400 nouveaux emplois dans le nord de la France, des emplois qui n'auraient pas été créés en Belgique. Et les 15 000 travailleurs frontaliers du nord de la France qui se rendent chaque jour en Flandre-Occidentale pourraient préférer travailler dans leur propre région maintenant qu'il y a plus de travail disponible plus près de chez eux.

Des partenaires commerciaux importants

La France et la Belgique sont des partenaires commerciaux importants, tant à l'export qu'à l'import.

Selon les données de l'ambassade de France en Belgique, le volume total des échanges de marchandises entre les deux pays s'élevait à 108,4 milliards d'euros en 2023.

  • Exportations belges vers la France : 60,5 milliards d'euros
  • Importations belges en provenance de France : 47,9 milliards d'euros.
  • Balance commerciale de la Belgique (2023) : Il en résulte un excédent commercial de 12,6 milliards d'euros pour la Belgique par rapport à la France.

Les chiffres pour 2024 sont du même ordre.

Le travail transfrontalier : un beau “terrain de jeu” qui reste très complexe

Dans notre région, on estime que 20 à 30.000 personnes traversent régulièrement la frontière franco-belge pour se rendre sur leur lieu de travail. Si ces flux sont naturellement favorisés par la proximité des centres urbains de l’Eurométropole, les différences de législation et leur complexité restent parfois un frein important à la mobilité transfrontalière.

Le travail transfrontalier fluctue au fil du temps

Le travail frontalier entre la Belgique et la France a une longue histoire et a connu des changements importants au cours des XXe et XXIe siècles, notamment en ce qui concerne la direction dominante du flux de travailleurs.

Le travail frontalier entre la France et la Belgique a évolué, passant d'un flux sortant principalement belge vers la France au début du XXe siècle à un flux entrant majoritairement français vers la Belgique à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle. Ce renversement a été motivé par les différences économiques et un régime fiscal avantageux. 

Les récents amendements à la convention fiscale ont supprimé l'avantage purement fiscal pour les nouveaux travailleurs frontaliers, ce qui conduit à une stabilisation des chiffres. Néanmoins, le travail frontalier reste un phénomène économique important dans la région frontalière.

Le B-A BA transfrontalier

Vous êtes travailleur transfrontalier et vous êtes perdus sur la législation de part et d’autre de la frontière ? On a la solution ! 

Le B-A ba transfrontalier offre un bref aperçu de la législation en vigueur applicable aux frontaliers travaillant en Belgique et en France.